Le psychologue

La première idée que l’on se fait du psychologue est généralement celle d’une personne assise dans un fauteuil en train d’écouter un inconnu raconter ses problèmes. Dans mon imaginaire, il prenait des notes, hochait la tête et disait « hm hm… ». C’est faux, évidemment.

J’ai commencé mes études en psychologie en 2016. Passionnée par ce domaine, je me dis, après avoir arrêté la faculté de mathématiques, que c’est la psycho ou rien, qu’il était temps de m’écouter et de tout faire pour atteindre mon rêve : travailler à aider et à guérir les gens. Je me lance. Et je découvre.

Un psychologue… Des psychologues !

La psychologie est un domaine vaste, avec différentes composantes et différentes approches : le psychologue, celui que l’on rencontre en cabinet, est un psychologue clinicien. Il a des bases dans tous les domaines de la psychologie, notamment en neurobiologie, en développement, en cognitive et évidemment en psychopathologie afin de comprendre le développement du fonctionnement intime du patient, et de comprendre la mise en place de ses pathologies. Il existe, dans ce domaine de la psychologie, différentes approches. La psychanalyse, la psychologie positive, intégrative, centrée sur la personne, mais cela concernera un autre article du blog. Il possède le titre de psychothérapeute, obtenu notamment grâce à des stages professionnalisant de minimum 500h, ce qui lui permet d’ouvrir un cabinet, et surtout de prendre en charge des patients. Il a fait en général un master de Psychologie Clinique, de Neuropsychologie ou un Master de Psychologie du développement. On peut également retrouver des psychologues en entreprises, dans le développement de sites, dans la mise en place publicitaire, dans le recrutement en entreprise, etc. Ces psychologues ne sont pas aptes à guérir, à prendre en charge des pathologies, mais ont quand même le titre de psychologue, puisqu’ils ont généralement validé un Master de Psychologie sociale, du travail, ou encore des Master d’Ergonomie, de recherche, etc. Ici, je me concentrerai principalement sur les psychologues cliniciens.

Je comptais faire un détail sur les différents parcours de psychologie, et leurs généralités, mais il est évident que décrire la psychologie est plus compliqué que de décrire la médecine. En médecine, on choisit sa spécialité (si notre rang le permet) et il suffit d’expliquer le travail et le domaine par « Chirurgie » ou « Dentaire ». La pratique du psychologue va dépendre de différentes notions.

Le master

Chaque master de psychologie a son intitulé et sa spécialité. Ainsi, un master de Psychologie clinique intégrative proposera un enseignement global, proposant une palette large des différentes thérapies et des différents courants de la psychologie. Un master de Psychologie clinique et gérontologie, lui, proposera de se spécialiser dans la prise en charge des populations âgées, et dans l’accompagnement en fin de vie. Certains masters mêlent les intitulés et on peut retrouver comme ça des masters de Psychologie clinique intégrative et vieillissement, qui proposent de s’intéresser à la prise en charge de la personne âgée, à travers une palette multiple de thérapies et d’approches.

L’approche

En France, la psychologie est basée sur l’approche de Freud, de Lacan ou encore de Dolto. Le premier, si vous n’avez jamais entendu parler de Sigmund Freud, a proposé les premières notions de psychologie, et a fondé l’approche psychanalytique. Cette approche est également retrouvée en médecine, chez les psychiatres, qui sont également formés sous le prisme de la Psychanalyse. Cependant, l’influence des Etats-Unis et de la science a permis, au fur et à mesure de déloger cette approche au profit de courants plus scientifiques, qui souhaitent abandonner la « neutralité bienveillante » pour une approche de réelle empathie. Appuyés pour la majorité sur l’humanisme de Carl Rogers, ils proposent des thérapies centrées sur le patient, sur ses ressentis et sur la validation de ceux-ci. Fini, le psychologue qui se tait et qui laisse parler, le thérapeute devient un véritable acteur dans la prise en charge de son patient et propose généralement des thérapies scientifiques dont les effets sont prouvés, comme la thérapie EMDR. Comme je l’ai dit, certains masters proposent d’allier les pratiques et les courants, ainsi, on retrouve des psychologues qui utilisent la thérapie EMDR, tout en étayant des notions de psychanalyse et de neurobiologie. Ce qu’il faut savoir cependant, c’est que même si le psychologue a reçu un enseignement très spécifique (imaginons porté sur la psychanalyse) ou encore très large (enseignement basé sur la psychanalyse, la psychologie positive, la sciences), c’est lui qui choisit la mise en place de sa pratique. Et on en arrive au troisième point.

L’autonomie

La spécialité du Master ne définit pas la pratique. C’est étrange de dire ça, après avoir donné le Master comme un point essentiel de la pratique du psychologue. Mais c’est le cas. Un psychologue peut sortir d’un master de psychologie intégrative, avoir tout un panel d’approches dans son bagage et n’utiliser que l’approche humaniste. Le psychologue est avant tout un humain, il va donc adapter les outils qu’on lui a fourni à sa propre pratique et humanité. Certains outils, très protocolaires comme l’EMDR, vont toujours être identiques, peu importe le thérapeute ; mais tout ce qui est autour, tout l’entretien, tout le cadre, va dépendre de l’affinité du psychologue avec l’une ou l’autre des approches.

Vous l’aurez donc compris, la psychologie est un domaine complexe, à la fois dans sa théorie et dans sa mise en place. Il n’est pas rare d’entendre chez les patients qu’il aura fallu « quatre, cinq psychologues » pour trouver celui qui convient tout simplement parce que voir un psychologue, c’est voir un humain. Un humain qui s’y connait -un peu- mais un humain quand même. Et si le feeling passe pas, il faut en changer.

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